"Le poids est l'arbre qui cache la forêt"

Je reprends, là, les très beaux mots de Maracudja...

Oui, nos petits problèmes de kilos, en trop ou en moins, cachent souvent le fait que nous n'arrivons pas à régler les vrais problèmes de notre vie. Alors on se focalise sur la balance, enchaînant les mini-régimes ou les gros, les opérations pour certaines femmes, la gym d'entretien ou le sport intensif, etc.

Prendre le contrôle sur son corps nous apparaît comme prendre le contrôle sur son mental. Il en va de même avec les extrêmes  comme l'anorexie, la boulimie... avec lesquelles j'ai flirté dangeureusement à plusieurs époques de ma vie. Adolescente puis étudiante.

La "brindille" ne voulait pas grossir !

Ne pas se transformer en femme. Nier les formes féminines. Rester enfant. Se cacher sous de longs pulls informes. Ruser pour ne manger que très peu. Prendre des trucs pour se vider aux toilettes. Peu importe comment. La "bouffe" : ne rien garder. Garder le contrôle sur son corps. Plus forte. Plus fragile, surtout. Plus mal. Plus lente sera la chute.

"Allo Maman, je vais pas très bien, venez me chercher." Appel au secours. Constat des dégâts. Hôpital psy. Se laver 10 fois par jour. Les savons offerts par un infirmier. Une alcoolo comme confidente. Et ces cris, la nuit. Dieu de la Bouffe, sortez-moi d'là...

Réapprendre à manger. Arrêter les substances néfastes. Grossir. Passer de 35, 36 kilos à 40 kilos. Eviter les miroirs. Ne pas me secouer, je suis pleine de larmes. Plus aucun ami. Personne. Trois seulement sont venus me voir à l'hôpital. Et sans compréhension. Adieu, donc.

"S'il n'en restait qu'un, nous serons celui-là." Merci Maman. Merci Papa. Preuve est faite. Jamais je ne vous le dirai assez : merci. Vous m'avez donné la Vie puis sauvé la vie.

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Un film m'a beaucoup secouée : "Je vais bien, ne t'en fais pas." L'histoire de Lili, une jeune fille dont Loïc, le frère jumeau disparaît, elle commence une descente en enfer, au pays de l'anorexie... J'ai pleuré pendant et longtemps après avoir vu ce film. X n'a pas trop compris pourquoi. Il ne pouvait pas comprendre.

 J'ai des frissons rien qu'à revoir la bande-annonce...

Ne m'en voulez pas, j'ai encore des choses à évoquer. Des choses dures, lourdes, poignantes. Mais promis, le prochain texte sera léger, comme en apesanteur...

Comments

[Heathflower]

Je n'ai jamais été concernée par les problèmes de poids, moi c'était plutôt le mental qui me faisait souffrir. C'est douloureux, mais à la fois rassurant de voir que l'adolescence est aussi difficile à vivre par tout le monde, quelle bouffée d'air quand on en sort ! Même si les complexes et autres angoisses peuvent y survivre et revenir nous assaillir quelques fois, on est plus fort et plus à même de les combattre. Une phrase de ton texte a résonné très fort en moi, je me revois encore l'écrire dans mon journal intime d'ado : Ne me secouez pas, je suis pleine de larmes...

[maracudja]

Yess.... Grâce a notre Fany je rebondis "au sens figuré.

Au sens propre du terme ce serait bien compliqué,

S'il est vrai que "j'adore" les Baobabs,dont celui en photos que je trouve extraordinaire, ma chanson préférée de la Réunion c'est aussi ça sent la banane la vanille et le cumin, le sucre de canne la mangue et le Tamarin (bis) :-) Et dès que j'entends cette chanson je ne sais pas pourquoi mais je me sens mieux ;-)

Si dans mon ordi j'ai plein de musique que j' écoutais dans le temps, je n'écoute plus rien maintenant ... .

J'espère que ce blog qui sait te fera aussi écrire ensuite un livre Là n'ont plus tu ne serais pas la 1ère D'autres l'ont bien fait !!!!

Bisous a tes " petits" et a toi aussi bien sur Comment les appelais tu déja??? Ah oui les monstrosaures Mais ce doit être la aussi une époque révolue ....

[Ile de Francoise]

Bonsoir ma douce et tite Pascale

Oh comme tu as du souffrir et comme tu souffres encore car je ressens au travers de tes écrits beaucoup de souffrance et cela me fait de la peine car je ressens malgré ton bel humour encore beaucoup de tristesse, mais l'écriture je pense commence à un peu te libérer de tout ce poids que tu as sur tes épaules, mais surtout ma douce amie garde toujours la PPP pleine pensée positive, et même si tu ne trouves pas un charmant plombier ;) je te souhaite de retrouver le bonheur et j'ai lu plus bas pour la garde avec les enfants, pas facile, mais pour eux je pense que le principal c'est que leur maman aille le mieux possible.

Merci de ton gentil passage chez moi et je te souhaite une belle nuit étoilée

Je te fais de gros bisous venteux et plutôt frais en ce moment sur mon île.

Fany

[CreaPascale]

Ah, c'est rigolo, j'étais justement en train de répondre à quelqu'un - que j'apprécie déjà - à propos du même type de réflexions. Je fais plus court ici : une femme a surtout besoin de se sentir aimée, approuvée, et désirée par un homme.

Le reste est secondaire, sauf peut-être chez les "barbie girls" de 20 ans...

Un homme qui va savoir montrer sa tendresse, sa finesse d'esprit et son respect à une femme... bah, tu vois, il aura déjà tout gagné, ou presque !



En revanche, délirer (entre filles... mais pas que) sur le fantasme du plombier musclé et un peu stupide mais gentil... moi ça me fait bien rire, mais ce n'est que du fantasme, soyons bien d'accord !



La frustration engendrée par les codes sociétaux : bon sujet à aborder dans un blog de féministe, ça ! ;)

[ergu]

Ouais, rêvez de moi, les filles, rêvez de moi...



Plus sérieusement, j'espère que vous êtes bien toutes conscientes que le physique de ce type est juste impossible pour un type normal (c'est à dire plus vingt ans, un boulot sédentaire, des gosses et autres choses à fiche de ses soirées que de les passer à la salle de sport sans parler de pas le pognon pour avoir un nutritionniste et un coach à demeure - et pas non plus l'éclairage et le photoshop qui vont bien pour mettre en valeur ce qui doit l'être, quitte à tricher un petit peu...)



Parce que nous aussi la société nous coltine des tonnes d'idéaux physiques impossibles à atteindre et, donc, terriblement frustrants.