L'impact des petites phrases ou le poids des mots.
Quand on est amoureux, notre petit cœur devient une caisse de résonance qui multiplie l'impact des mots et peut les transformer en claques. Parfois on a du mal à imaginer l'impact de nos paroles. On peut blesser sans le vouloir. Et être blessé par ce qui paraît à l'autre de petits détails ou de belles vérités...
Il faudrait savoir peser ses mots. Surtout avec une fille ayant un passé d'anorexique. Le poids du verbal est important.
Certaines petites phrases peuvent résonner en nous pendant très longtemps.
Je n'ai jamais oublié certains mots de X. Même après des années. Et je sais qu'il peut me retourner le compliment. Tous deux amateurs de mots, nous avons su nous les balancer à la figure lors des disputes mais aussi nous les susurrer lors des réconciliations. Parce que c'est à ça que servent les disputes... à se réconcilier après !
Le problème c'est qu'on n'oublie jamais rien, on apprend à vivre avec et à composer la suite de l'histoire... Mais ces mots-là peuvent ressortir, un jour... Gare à l'effet boomerang !
C'est valable pour les mots d'un amoureux mais aussi pour les mots adressés à nos enfants, nos parents, nos ami(e)s, nos potes d'internet...
On respecte mieux son amoureux quand on se respecte soi, quand on a épongé ses propres blessures, d'amour et d'enfance... Mais parfois c'est difficile. Nos histoires d'avant peuvent plomber une nouvelle histoire...
Souvent, on oublie de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler ou ses index 7 fois autour du clavier avant d'écrire. Il faudrait, dans l'idéal, ne pas chercher le conflit et le rapport de forces mais laisser courir, se moquer d'avoir raison. Or, il y a des sujets qui nous tiennent à cœur et où on refuse de lâcher l'affaire...
L'amour c'est la générosité. Mais pas l'oubli. On peut remettre les compteurs à zéro, accepter, pardonner, comprendre et positiver... mais on en garde toujours quelque chose.
Jung disait que "le contraire de l'amour n'est pas la haine mais le pouvoir".
Quand on donne trop, on fait fausse route. Si l'on veut pouvoir aimer, il faut s'aimer soi-même, s'affirmer, se respecter autant que nous respectons l'autre. Travail de funambule pour trouver l'équilibre...
Nous arrivons dans une nouvelle histoire avec nos blessures d'avant. La vieille histoire d'amour nous a échaudés. Nous sommes devenus méfiants, à vif, prêt à partir au premier mot de trop. L'autre ne parvient pas toujours à nous rassurer et à nous comprendre. Parfois, même, il en rajoute... Il met de l'huile bouillante sur le feu des disputes.
Celui qu'on aime est comme un nouveau continent à explorer. Un continent changeant au gré des saisons. Les histoires, les émotions, les sentiments, les impressions... Tous ces éléments fluctuants viennent influencer le paysage. Par moment, la route de l'autre est plus périlleuse, plus escarpée que la nôtre. Il faut accepter le voyage avec ses accidents, ses émerveillements, ses éruptions volcaniques et ses cyclones.
Le talent du voyageur fait aussi la beauté du voyage.
Sinon, on a le droit de sauter du train en marche, dans le sable... même pas mal !