J'imagine, tu imagines, nous imaginons... ils imaginent...
L'imaginaire, selon Georges Jean, ce sont "les domaines, les territoires de l'imagination", celle-ci étant la faculté de reproduire des images stockées en mémoire ou d'en créer de nouvelles. Ces images peuvent se matérialiser ou non sous forme de paroles, de textes, de gestes, d'objets, d'oeuvres d'art, etc. L'imagination est donc la capacité à accéder à la représentation mentale, à la fonction symbolique.
Les études de Jean Piaget montrent que cette possibilité de représentation est indispensable au développement de l'intelligence de l'enfant. Elle est une condition nécessaire à l'apparition du langage verbal. En effet, le langage, par sa nature même de système de signes, implique que le sujet se représente ce dont il parle. C'est en ce sens que langage et imagination sont étroitement liés chez l'enfant. D'après Georges Jean, "une pédagogie de l'imaginaire est d'abord une pédagogie de l'être de langage qu'est chaque enfant."
L'imagination est l'un des principaux éléments constitutifs de la personnalité de l'enfant, elle est "une faculté majeure dans la mesure où elle assume et construit la cohérence de l'être" toujours selon Georges Jean.
On peut dire qu'un individu sans imagination serait littéralement amputé d'une part de sa personnalité potentielle.
"L'imaginaire a horreur du vide", rappelle Georges Jean. Il convient de créer les conditions favorables à l'épanouissement des formes que peut prendre l'imagination chez l'enfant : jeux, arts plastiques, expression corporelle, poésie, etc. Et là se trouve l'importance des contes !
Les contes s'enracinent dans les profondeurs de l'imaginaire. En initiant les enfants aux contes, on leur transmet un patrimoine collectif imaginaire qui nourrira leur propre imaginaire.
Bon, ça change de mes délires en pleine forêt, certes, mais j'y tiens, moi, aux contes. Pour de multiples raisons. Je les ai aimés, je les étudiés, je les ai transmis... J'ai été conteuse devant des enfants, une conteuse un peu à part... J'y ai pris beaucoup de plaisir et je sais que j'en ai apporté.
Je glisse toujours des références aux contes dans ma vie, ma tendance Petit Poucet et ma peur de me perdre, ma tendance Raiponce enfermée loin du monde, ma tendance Princesse au Poids Dormant, etc.
Le texte au-dessus (un peu remanié) fait partie d'un mémoire que j'ai rédigé il y a bien longtemps. Envie d'en transmettre quelques idées...
Mes propres enfants ont prolongé tard ce moment précieux de l'histoire du soir... j'ai été très présente pour ces moments-là... même lorsqu'ils ont su lire (tôt !), j'ai continué ces lectures ou ces inventions... parfois je "brodais" l'histoire pour parler des petits tracas du jour... ils sont devenus tous deux amoureux des mots et du plaisir de la lecture...
J'ai toujours dit aux parents : continuez à lire des histoires à vos enfants, à en dire. Les mots ont plus d'impact que vous ne croyez !
Je vous reparlerai du conte comme "cadeau d'amour" selon Bruno Bettelheim et du conte comme "parcours initiatique"...
L'imagination est un tapis magique pour s'envoler toujours plus loin, toujours toujours haut... Imagine, imaginez, imaginons...