Le féminisme n'appartient pas au passé (3)
"Pourquoi tu n'arrêterais pas de bosser pour profiter de tes enfants ? Après tout, ton mec gagne bien sa vie.
- Super idée ! Comme ça, en cas de galère, je pourrais concilier galère de tunes et tâches ménagères."
(extrait de "Vie de Meuf : le sexisme ordinaire illustré")
Bon, je vais vous faire un aveu : je ne suis pas celle que j'aurais dû être ! Mes rêves de Princesse se sont écroulés comme ce château à l'abandon... Je me suis rêvée en médecin du monde, en exploratrice-volcanologue, ...
J'ai sabordé mes études pour partir en HP reprendre du poids.
J'ai repris le chemin des études et des concours.
Un peu plus tard, j'ai sabordé ma carrière pour m'occuper de ma santé (merci, Perfide Thyroïde) et accessoirement de mon premier enfant. C'est pour ça que j'ai toujours dit qu'on n'apprend pas toujours de ses erreurs...
Je n'ai pas repris le travail par la suite, ceci à cause des mutations incessantes de ma "moitié"... mes mutations à moi n'auraient pas pu suivre le rythme voulu : on était censé déménager tous les 2, 3 ans...
Voilà, c'est dit ! C'est fait !
Oui, ça m'arrache le cœur de l'écrire : je suis une femme au foyer, une femme qui coche "sans profession", une no-life, quoi ! C'est la honte, non ?! Femme au foyer à Bac + 5, vous imaginez cette sensation d'un incroyable gâchis ?
Je n'ai jamais assumé ce statut non désiré, exécré. Il faudra que je vous reparle de ce statut de maman au foyer, j'ai noirci des pages entières de carnets avec les réflexions désagréables entendues...
Je ne me suis pourtant jamais considérée comme la desperate housewife s'occupant de sa maison et de ses enfants. J'ai continué à étudier, lire, écrire. Plusieurs essais et romans ont fini à la poubelle un jour de rage. J'ai aussi développé ma fibre créatrice, j'ai sculpté, fabriqué, modelé, et j'ai même tenté l'expérience de créer une auto-entreprise de loisirs créatifs lors du Voyage CréA'bracadabra. Chouette voyage !
Mais le passé est passé. Le présent, bien complexe. Le futur, plus qu'incertain.
C'est pour ça qu'on me considère comme inconsciente (au pire) ou courageuse (au mieux) d'avoir demandé le divorce. Parce que ma vie professionnelle doit reprendre. Et là, je peux vous dire que ça va être compliqué.
Mais j'arrête là pour aujourd'hui, cette confession m'a demandé un tel courage que je vais devoir méditer un peu dans ma caverne avant de revoir la lumière du jour...