Brûler des soutiens-gorge ?
Sujet spécial filles (mais qui peut intéresser aussi les garçons) !
En 1889, Herminie Cadolle crée le premier soutien-gorge moderne. Il faudra attendre des années avant qu'il ne remplace le corset.
Au début du XXè siècle, les médecins ont commencé à s'alarmer des effets néfastes du corset. Ce carcan empêche de respirer, provoque des lésions par compression des organes et pourrait même causer des tumeurs malignes... Des femmes se lèvent et se battent pour que cesse "la mutilation du corset".
C'est là le début du soutien-gorge. Chanel présente ses premières collections sans corset. La mode s'intéresse aux seins des femmes.
Les femmes s'autorisent des libertés vestimentaires, les sportives sont précurseuses, les chevilles et mollets commencent à apparaître !
Mais qu'en est-il du fait de brûler son soutien-gorge ?
On entend beaucoup parler de cette légende tenace mais elle n'a pas de réalité historique. Jamais des féministes n'ont brûlé leur soutien-gorge en place publique.
En 1968, des féministes se sont regroupées pour manifester, à Atlanta, contre l'élection de Miss America. Elles avaient prévu de brûler leur lingerie de façon symbolique mais se sont abstenues devant l'interdiction de faire du feu sur la voie publique.
Elles se sont contentées de les jeter dans des poubelles.
L'anecdote a été déformée et est passée à la postérité, dans l'imaginaire collectif, avec toute sa force évocatrice.
Et maintenant ?
De nos jours, il est mal vu de se promener sans soutien-gorge. Cachez ce sein qu'on ne saurait deviner... Faites le test en été et observez les réactions autour de vous. C'est culturel. Quand on nous parle soutien-gorge, on nous parle de maintien, de l'aspect sexy mais aussi de risques accrus de cancer du sein du fait de la non-circulation de la lymphe. J'ai lu qu'être toujours emprisonnée dans un soutien-gorge favoriserait la ptose mammaire, de plus, ce qui est contradictoire avec le discours habituel. Une amie m'a aussi dit que sa gynéco lui avait conseillé d'éviter les soutiens-gorge à armatures.
Alors que fait-on ?
On écoute son corps de femme libérée et on arrête d'écouter les diktats de la société ? On brûle tout ? On le porte un jour sur deux ? Ou on reste sagement derrière sa lingerie ?
Bon, chez moi, c'est un geste symbolique (de culture familiale !) : quand je rentre et que je sais que je ne ressors plus, je l'enlève. Basta !
Et vous ?