"L'après-rupture pourrait devenir la meilleure période de votre vie !"
Ciao, Amore !
Ce week-end, j'ai déposé mes enfants chez leur père et on a parlé un peu. Il m'a proposé de manger avec eux, j'ai décliné en lui disant que je voulais réapprendre à vivre seule. Vraiment seule. Il compatit, pour l'avoir vécu, douloureusement, par ma faute. Il m'a redit que j'avais bien fait d'enclencher le divorce il y a plus de 3 ans, que ça lui avait fait l'électrochoc dont il avait besoin pour arrêter de se détruire. Et que s'il l'avait fait plus tôt, peut-être... Je lui ai dit que non, ça n'aurait rien changé, mon électrochoc c'était de revenir dans ma ville, de me réveiller et d'avoir enfin le cran de partir. Reprendre une vie de femme et cesser d'être son infirmière ou sa psy...
Il m'a dit aussi combien nos enfants avaient de la peine depuis un mois, ils m'ont épargnée mais ils lui ont beaucoup parlé de N. qu'ils aimaient beaucoup. Il m'a dit que c'était un type bien et que c'était dommage. Bon, ça va, merci, je sais, ça !
(tu ne sais pas tout et ça ne te regarde pas)
J'ai passé un week-end sans kleenex. Marche dans ma ville, grande braderie en ville, verre en terrasse, conversations et rires de filles...
Et mon ordi !
C'est marrant, quand on traîne devant son écran, à surfer sur la vague au gré des courants, on tombe souvent sur des trucs qui correspondent à ce qu'on vit.
"Après avoir digéré cette rupture (pas facile, on sait, mais vous allez forcément y arriver), à vous la nouvelle vie excitante et pleine de promesses qui fera regretter à ce salaud de vous avoir larguée. Non mais."
D'après l'article, que du positif dans l'après-rupture ! Ah c'est drôle, je ne voyais pas ça comme ça... Mais voyons de plus près leurs arguments !
1/ Vous reprenez votre vie sociale en main
Vous avez assez usé vos glandes lacrymales (basta così !) et vous redécouvrez votre ville (3 heures à réinventer ma ville en boulottant des churros, seule, samedi).
La place du Pilo où j'ai tant défait et refait le monde :
(nouveau fond d'écran de portable)
La rue des Gaillards, mon studio d'étudiante :
(mais où est passée la vieille porte en bois pourrie qui ne fermait pas ?)
La rue de la Chaîne que j'ai tant montée et descendue :
Les Beaux Arts où j'ai tellement de souvenirs :
J'aime cette solitude retrouvée. Celle qu'on décide. Celle qui ressource.
J'aime ma liberté toute neuve.
Reprenons le fil de la lecture de cet article réjouissant !
Vous redécouvrez vos amis, les vieux et les nouveaux. Vive les copines ! Vive les jus d'abricot en terrasse ! Vive le retour à la piscine le dimanche matin (adieu les grass'mat' en duo) !
Finis les week-ends rando-dodo, ou resto-ciné, vous commencez à vivre le vendredi, sans savoir si le dimanche soir, vous serez "à Berlin, dans le sous sol d’un club de karaoké ou dans les bras d’un inconnu après une folle nuit de sexe sauvage." (je cite !)
2/ Vous n'avez jamais été aussi "sharp" au boulot
Ah m..., il faut un traducteur pour lire les articles destinés aux filles, de nos jours...
Sharp = brusque.
Bon, je suppose que ça veut dire qu'on est efficace au boulot ! Le travail en guise de planche de salut...
Ah oui, en effet, ma dernière semaine de boulot post-rupture, j'étais au top à l'EHPAD ! Les gens ont trouvé que j'étais concernée, dynamique, souriante, à l'écoute, énergique, enjouée... Certaines familles sont allées voir le directeur pour lui dire qu'elle était formidable, l'animatrice remplaçante (Je suis la "Gérard Klein" de l'EHPAD, hi hi !), ça m'a fait plaisir... Ils ignoraient que je ne dormais que quelques heures par nuit, que dans ma voiture, je pleurais et je devais m'arrêter sur le bord de la route. J'en ai passé, du temps, dans la forêt, avant de rentrer... Un soupçon de sylvothérapie et ça repart !
C'est dommage de ne pas avoir au plus vite retrouvé un poste ensuite. Plus de 20 lettres de candidature spontanée. Mon CV circule via les directeurs qui me connaissent. Des pistes... J'attends et je me démène pour que ça marche. Ce serait trop bête de m'être tant battue pour réussir et accepter n'importe quel job alimentaire...
3/ Vous avez confiance en vous
"De façon inexplicable, vous avez perdu les kilos en trop que vous traîniez depuis l'hiver dernier."
Ah, cet article s'adresse à la majorité des femmes, mais pas à moi : je dois m'efforcer de reprendre deux kilos post-rupture perdus. Double ration de churros !
"Mais surtout, depuis cette rupture, vous réalisez tous ces trucs anormaux qui régissaient jadis votre relation : l’épilation intégrale obligatoire, le mytho sur le montant de votre salaire à vos beaux-parents, les posts Facebook censurés… Fini de faire le canard." Pas vraiment moi non plus, là...
"Désormais, il n’y a qu’une personne à qui vous devez plaire : vous-même. Vous l’ouvrez trois fois plus (damned !), votre sens de l’humour a fait une cure de jouvence. Vous avez le glow comme jamais."
Re-traducteur... Glow = éclat
Rayonnante, éclatante, brillante... Cynique, désabusée, désenchantée...
Alternance de nuages et d'éclaircies, en ce qui me concerne. Il paraît que je suis mordante mais irrésistiblement drôle, d'après mes collègues de formation...
4/ Vous vous surprenez vous-même
L'histoire d'amour à laquelle vous avez cru est périmée, la moisissure a tout envahi et le tout a atterri à la poubelle... Non, au compost, plutôt. Parce que ça va se transformer avec le temps et il va en sortir quelque chose de nouveau. Un truc qui fera pousser autre chose. Enterrées, les tomates cerises, passons à l'aubergine ou à la rhubarbe. Un délire potager passager, désolée...
"Vous devez tout réécrire en solo. Si maintenant, vous en bavez, vous repenserez sans doute avec une pointe de nostalgie à cette période post-rupture où, entre grandeur et décadence, vous avez rebondi en vous réinventant. Sans cadre ni contrainte, vous vous rapprochez de vos réels désirs pour devenir un peu plus la personne que vous êtes vraiment. Et ça, aucune relation ne peut vous l’apprendre."
Bon, je vous laisse méditer sur cet article, je vous laisse, je suis en mode sharp à peaufiner mon glow (en pensant à mon compost !!)...