Rien ne sert de mourir...
Rien ne sert de mourir, il faut vieillir à point...
Du fait de mes nouveaux objectifs professionnels, je lis beaucoup sur le sujet de La personne âgée, entité mystérieuse s'il en est...
J'apprends également beaucoup de la vraie vie, lors de mes stages. Et j'aime toujours autant me promener dans les cimetières.
Je découvre la maladie d'Alzheimer. Je la redécouvre, plutôt, avec un regard neuf.
Vivre auprès d'un malade Alzheimer, le soigner, l'accompagner ou lui proposer des animations, c'est avant tout prendre le temps. Apprendre à décrypter des messages qui la plupart du temps sont non-verbaux.
Dans La vie Alzheimer, de Linda Benattar et Patrick Lemoine, que je viens de lire, une histoire m'a marquée. Je vous la retranscris avec mes mots.
Dans son EHPAD, une dame âgée hurle chaque fois que devant elle, les grilles de l'ascenseur se referment. Et elles se ferment souvent, les portes de l'ascenseur !
Ses cris déchirants insupportent les autres résidents et toute l'équipe.
Personne ne comprend. Cette dame est pourtant souriante, calme, en dehors de ces moments-là.
Mais elle a élu domicile dans un fauteuil en face de cet ascenseur impitoyable. Alors elle hurle souvent.
L'équipe a enquêté pour comprendre. Cela a été long mais efficace.
Le 16 juillet 1942, c'est une petite fille.
Elle court avec sa famille dans la rue, ils courent, courent.
Ils dévalent les escaliers du métro et les grilles se referment.
Devant elle.
Ces grilles vont la séparer à tout jamais de sa famille...
La rafle du Vél d'Hiv.
L'équipe a décidé d'installer un joli rideau accroché à une tringle devant la grille de l'ascenseur. La dame a cessé de crier. Rien ne vient plus troubler son existence paisible dans l'EHPAD...
Oui, être en contact avec une personne atteinte d'Alzheimer, cela implique de changer de regard et d'écoute.