Liberté...
J'ai toujours aimé errer dans les villes...
Le nez au vent, sans horaires, seule et libre. L'imagination me fait lire entre les murs.
Sous mes pieds s'étirent des caves à piliers, avec des entrées de souterrain où l'on a fui les attaques. Une autre ville est là et on l'ignore. Elle demeure secrète et sa richesse naît de sa clandestinité...
Au détour des rues et des impasses, se découvrent de jolies petites places.
La Place de la Liberté...
Tout un programme, lorsque j'ai pris mon premier petit studio d'étudiante, ici, à 18 ans.
Sur cette place, la ville respire, le rythme effréné se met sur pause.
On l'appelait Place du Pilo, nous. On se retrouvait à la terrasse du bar du Pilori, pour refaire le monde... Inconscients des drames qui s'étaient déroulés sous les yeux de nos ancêtres.
Au XII è siècle, cette place est la Place du Marché Neuf, nommée ainsi par Aliénor d'Aquitaine. Légumes des maraîchers du Clain, viande du quartier des Vieilles-Boucheries, poissons de Montierneuf. Animations, échanges, bousculades, rencontres.
En 1396, le maire Taveau y installe un pilori et une potence. Des pendus se sont balancés, sur cette place, devenue Place du Pilori. Des bandits ont été immobilisés, sur cette place. Dans ce carcan où on leur bloquait la tête, leur visage était exposé à la haine du peuple. Le pilori a été supprimé à la Révolution et remplacé par la guillotine, engin inventé par Joseph-Ignace Guillotin, un médecin qui a dû tuer bien plus souvent qu'il n'a guéri...
En 1900, la Place sera rebaptisée Place de la Liberté.
3 ans plus tard, une reproduction de la célèbre statue de Bartholdi sera installée.
Que réserve l'avenir pour cette petite place aujourd'hui lieu de calme ? Elle reste le témoin d'une autre ville, d'une autre vie, et toujours un de mes lieux préférés...